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Privilégier une faible puissance des antennes-relais

1- Le Principe de baisser la puissance
 

A. Les solutions

En Europe, plusieurs pays ont adopté un autre modèle d’implantation des antennes, une autre manière de fonctionner. En effet, ces pays diminuent la puissance des antennes à cause des possibles effets nocifs des ondes et champs électromagnétiques sur la santé. Par exemple la Pologne a abaissé son seuil d’exposition aux ondes électromagnétiques à 6 V/m contrairement à 41V/m en France.

Dans la mesure où l’on voudrait éviter d’éventuels risques sanitaires, l’idéal selon de nombreux scientifiques indépendants comme le Docteur Oberfeld (médecin reconnu de Salzbourg), diverses associations (telles que les associations nationales Robin des Toits, le CRIIREM et Priartem ) ainsi que des institutions européennes comme le Conseil de l’Europe serait de fixer l’exposition maximale du public à 0.6 V/m en moyenne. Le Conseil de l’Europe lui va plus loin, puisqu’il souhaite qu’à moyen terme ce seuil atteigne 0,2 V/m.

Le problème qui se pose est que si l’on diminue la puissance des antennes il faut augmenter le nombre de celle-ci afin de couvrir l'entièreté du territoire. Plus précisément il faudrait multiplier par 3 le nombre d’antennes si l’on veut abaisser la puissance a 0,6V/m.

Pour multiplier les antennes 2 solutions sont principalement utilisées. Tout d’abord l’implantation de micro-antennes: une micro-antenne fonctionne comme une antenne relais, cependant elle dégage un champ électromagnétique beaucoup plus faible afin de respecter un seuil d’exposition peu élevé.  Ensuite il existe la mutualisation des antennes c’est à dire que les différents opérateurs se partagent leurs antennes. Les antennes étant communes à plusieurs opértaeurs, le nombre d’antennes est donc réduit. Ces solutions permettent tout de même un fonctionnement correct des télécommunications, même si le réseaux est bien moins performant que le français, en effet il y a un chargement plus long en 3G, 4G, des problèmes d’appel dans zones souterraines (les sous-sol, les métros etc ).

Ces solutions sont recommandées pour la France par de nombreuse associations. Par exemple Michèle Rivasi, la présidente du CRIIREM (Centre de Recherche et d'Informations Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques) et Thierry Mercier membre de Robin des Toits les préconisent. Cependant comme nous l’a expliqué Thierry Mercier tout cela n’est pas aussi simple, en effet bien que ce système soit en marche dans plusieurs Européens, plusieurs contraintes font que ce système peine à se mettre en place en France

 

B- Les contraintes de l’installation des micro-antennes en France

Pour la première solution le problème est le coût en effet la multiplication des antennes par le déploiement des micro-antennes représente une somme importante pour les opérateurs. En effet la location d’un toit à Paris coûte 12 00 euros par an, il faudrait donc multiplier ce nombre par 3, il faut de plus compter le coût d'achat des micro-antennes, et le coût de leur installation. De plus comme le nombre d’antennes va augmenter, la pollution visuelle sera plus forte, il faudra alors prendre en compte la dissimulation des antennes qui rend le projet d’autant plus cher et d’autant plus laborieux.

 

Il faudrait alors envisager la seconde solution: la mutualisation, mais celle ci pose aussi problème: la concurrence. En effet les opérateurs sont concurrents, mutualiser les antennes et donc se les partager, serait faire profiter la concurrence et cela est pour les opérateurs à ce jour difficile à appréhender.

C- Les associations qui se battent pour faire changer les choses en France

Plusieurs associations en France, sont scandalisées que ces opérateurs ne souhaitent pas baisser la puissance, connaissant les potentiels effets néfastes des antennes, uniquement pour des raisons économiques. Ces associations luttent donc pour faire valoir les droits des français:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D- En Europe

En France ce système a l’air compliqué a mettre en place. Mais à ce jour plusieurs pays européen ont déjà réalisé choisi de diminuer leur exposition aux ondes électromagnétique des antennes relais de téléphonie mobile. On compte en Europe l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Danemark, la Suède,  la Bulgarie, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, la Pologne, et la Slovénie comme pays ayant un seuil réglementaire d’exposition plus faible que celui étant en vigueur en France.

Le tableau suivant montre les seuils d’exposition dans plusieurs pays d’Europe pour les antennes de téléphonie mobile.

 

 

 

 

On remarque que le Liechtenstein est le seul pays européen ayant à ce jour mis en place la réglementation conseillée par le Conseil de l’Europe soit un seuil de 0,6V/m.

 

 

 

 

 

 

Le tableau ci-dessus nous montre que le déploiement de micro-antennes et donc la diminution de la puissance des antennes se fait plus facilement à l’échelle locale qu’à l’échelle nationale. Par exemple dans certains pays ils font des tests dans une ou plusieurs villes comme Salzbourg en Autriche ou Valence en France ou en Toscane en Italie. C’est un début de changement qu’on espère voir s'étendre à tout le pays.

On peut s'intéresser au cas de la Belgique, ou le seuil maximal est de 6 V/m, soit 50 fois inférieur au seuil préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le gouvernement belge espère alors éviter tous risques liés aux ondes, afin de protéger la santé de leur population. Mais on peut relever que cette norme n’est pas respectée partout. En effet, en Wallonie (région belge) le seuil d’exposition est de 3 V/m par antenne et non 3 V/m pour l’ensemble des antennes d’une zone donnée. De la même façon, en Flandre le seuil maximum est de 20.6 V/m dans les espaces privées.

Ces pays ne s'arrêtent pas là. En effet certains pays interdisent les azimuts dirigés vers des lieux fréquentés par des individus fragiles (les écoles, les crèches, et les hôpitaux). D'autres interdisent la construction d’antennes proches de ces lieux; c’est le cas de la Norvège et du Liechtenstein.

E- Les avancées en France

 

Bien que les opérateurs français ne souhaitent pas changer de modèle, les associations et certaines communes essaient de faire changer les choses. Ainsi il y a quelques années, l’association nationale Robin des Toits a proposé aux mairies  de Grenoble et du 14e arrondissement  de Paris, ainsi qu’aux opérateurs de baisser l’exposition des citadins de 41 V/m à 0.6 V/m durant 1 mois. Durant cette opération, les appels téléphoniques fonctionnaient sauf dans les espaces souterrains (cave, métro, parking). Mais, la faible puissance des antennes entraîne une perte de la couverture du territoire : dans le 14e arrondissement 82% de la couverture réseau est perdue et 44% à Grenoble. Dans l’idéal, il faudrait donc multiplier par 3 le nombre d’antennes à faible puissance. Paris et Grenoble ont abandonné ce projet jugé trop coûteux et complexe. Malgré tout cela fut un 1er test pour la France

 

Par la suite les habitants de la ville de Valence très sensibles au sujet,  ont demandé de diminuer la puissance des antennes relais à 0,6V/m. Avec l’unanimité du conseil municipal Valence est devenue la 1ère ville française à adopter un seuil de 0,6V/m. En effet, la ville a installé des micro-antennes. Présentes dans toute la ville, elles permettent aux habitants de bénéficier d’une meilleure qualité  de vie. De plus, comme à Hérouville ( en Normandie) les installations proches des écoles, des crèches et de certains lieux sensibles sont interdits. Valence ne compte pas revenir aux antennes relais à forte puissance, car la municipalité estime que cette nouvelle organisation est meilleure du point de vue sanitaire tant pour les habitants que pour l’environnement. 

La vidéo ci dessous illustre de l'impact du réglage de la puissance des antennes relais.

 

 

 

 

 

Aujourd’hui on commence seulement à vouloir changer les choses en France en effet Paris a pour objectif de devenir la “métropole la plus protectrice d’Europe”. La municipalité compte protéger ses citadins d’une trop forte exposition aux ondes des 2 240 antennes relais réparties sur les toits de la capitale. C’est pourquoi le seuil d’exposition qui était fixé à 7 V/m depuis 2012, l’est dorénavant à 5 V/m depuis mars 2017. L’un des buts de la nouvelle charte parisienne de téléphonie mobile est de réduire de 30% l’exposition des Parisiens aux ondes des antennes relais.

 

​2- Sensibilité et Refuges

 Face à l’augmentation des intolérants aux ondes électro magnétiques (appelés ehs), plusieurs pays  les reconnaissent  comme malades contrairement a la France. C’est le cas par exemple de la Suède et du Royaume-Uni. De plus, ces pays les prennent en charge et leur construisent parfois des refuges. Bien que les refuges ne guérissent pas les malades ils contribuent à l’amélioration de leur quotidien et de leur santé.

Par exemple, en 2013, des refuges sont bâtis en Autriche avec le soutien et la subvention des municipalités. De même, un refuge qui a coûté 6 millions de francs suisses donc 4,9 millions d'euros a été construit à Zurich. Ces refuges sont construits avec des fibres en verre pour se protéger des ondes électromagnétiques, des murs en béton peint a la chaux, des purificateurs d’airs, un système de ventilation,  des sols en pierre, et des « filets » sur les façades et les toits empêchant les ondes de pénétrer. Ces refuges sont évidemment éloignés des antennes relais, et constituent de réelles cages de Faraday (enceinte qui isole une zone des champs électromagnétiques extérieurs, de ce fait, au sein de cette enceinte le champ électromagnétique est nul).

 

 

Privilégier la faible puissance des antennes relais revient à mettre en place des micro-antennes  comme l’ont fait des villes, et des régions européennes. Bien que les seuils exacts d’exposition aux ondes soient discutés par les écologistes, les chercheurs indépendants et les associations, ces seuils sont tous inférieurs à 41 V/m et à 61 V/m , seuils en vigueur en France. Néanmoins, plusieurs communes françaises (encore trop peu nombreuses) ont suivi l’exemple de leurs homologues européennes en abaissant leur seuil d’exposition. Enfin, la prise en charge des individus sensibles aux ondes se développe petit à petit en Europe. Mais, qu’en est-il de la France ?

 

Alors que les membres de l’UE sont de plus en plus nombreux à modifier leur réglementation quant à l’exposition aux ondes des antennes relais, la France reste sur ses positions. De même, concernant la prise en charge des personnes sensibles, alors que des refuges sont déjà construits, nous sommes encore en train de nous demander si les personnes sensibles sont des simulateurs ou de réels malades. La France est-elle un modèle d’implantation d’antennes relais du point de vue sanitaire ?

Pour le savoir, cliquez ici:

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